Physical Address

304 North Cardinal St.
Dorchester Center, MA 02124

Victoria Beckham, un parfum d’autobiographie

« Jusqu’où s’arrêtera-t-elle ? », aurait probablement ironisé Coluche. L’ancienne chanteuse des Spice Girls, qui s’est reconvertie avec succès dans la création de prêt-à-porter et d’accessoires, n’a jamais caché son ambition de bâtir un empire de la mode et de la beauté. Après les soins – développés en 2019 avec la marque Augustinus Bader – et le maquillage siglés Victoria Beckham Beauty, elle vient tout naturellement de faire ses premiers pas dans le parfum. En lançant, à 49 ans, un trio de fragrances mixtes, aux airs d’autobiographie olfactive, elle reprend à son compte l’idée de Gabrielle Chanel (1883-1971), qui n’a fait que raconter sa vie, ses voyages et ses amours dans ses parfums.
« Plutôt que de partir de matières premières, j’ai préféré raconter notre histoire d’amour, à David et moi, à travers une série d’odeurs consignées dans ma mémoire », explique Victoria Beckham, qui ne voudrait pas laisser quiconque croire que ce projet puisse être une lubie sans lendemain, un énième parfum de star. Elle y travaille sérieusement depuis huit ans, préférant développer en direct plutôt que de vendre sa licence.
Afin de recomposer fidèlement ses souvenirs, elle s’est entourée d’un metteur en odeurs de talent : le Français Jérôme Epinette, maître parfumeur de la société grassoise Robertet, à qui l’on doit notamment les parfums Byredo. Le choix de ce créateur-là était une évidence. « Lorsque je faisais des recherches ces dernières années, tous les parfums sur lesquels je m’arrêtais étaient des créations de Jérôme », précise celle que l’on surnommait « Posh » (« chic », en anglais), du temps de sa fulgurante carrière musicale. Les séances de travail ont eu lieu à Paris, à New York, où vit le parfumeur, et parfois même en visio.
Premier chapitre de la trilogie : Portofino’97, et ses envolées de pétales blancs et d’agrumes, capture l’euphorie des premiers instants d’une histoire d’amour, en 1997, lorsque Victoria et David s’échappaient dans le mythique village de pêcheurs de la Riviera italienne pour se soustraire aux paparazzis. Suite 302 s’inspire d’une nuit dans un palace parisien où le couple a passé sa seconde lune de miel. San Ysidro Drive, enfin, chypre confortable dont le nom est un clin d’œil à l’adresse de la maison de la famille Beckham à leur arrivée à Los Angeles, en 2007, raconte la découverte de l’esprit de la Côte ouest, entre surf, randonnée et méditation.
Confirmant le génie du marketing de la star britannique et son sens inné du timing, cette ligne a été présentée au moment où sa marque défilait à Paris pendant la fashion week, le 29 septembre, et à quelques jours de la diffusion de la série documentaire « Beckham », sur Netflix, consacrée au couple et à la carrière du footballeur de Manchester United.
200 € les 50 ml. A la Samaritaine et sur victoriabeckhambeauty.com
Lionel Paillès
Contribuer

en_USEnglish